Laura Zimmermann

Laura Zimmermann est une artiste française diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. Elle vit et travaille actuellement à Lausanne, en Suisse.

A travers ses différentes séries de peintures ou de dessins, Laura Zimmermann explore le quotidien et révèle l’intime. Selon les propos du curateur Louis Doucet, elle nappe la violence de douceur et suggère la violence sous des aspects anodins.

Ses tableaux exploitent les éléments de l’iconographie populaire de notre temps, qu’elle dévoie en leur conférant une dimension universelle, génératrice, selon les séries, d’angoisse et de malaise ou de tendresse et d’empathie.

L’artiste peint ses toiles à même le sol, attaquant leur surface avec des gestes qui s’apparentent à une agression du support. L’énergie déployée y est offensive, vibrionnante, saturante, électrifiante, mouvante, insaisissable. Les cadrages, comme découpés à la hache, sectionnent des tranches de réalité apparemment arbitraires sur des fonds unis et saturés. Ainsi, la brutale sauvagerie de l’exécution révèle ou accentue la violence latente, sous-jacente, mêlée de fragilité, des sujets.

Principalement masculins, ces derniers peuvent apparaître nus, allongés, convulsés, écrasés jusqu’à rejoindre l’abstraction. L’artiste se place ainsi à rebours de la longue tradition du nu exclusivement féminin.

Mère de deux enfants en bas âge, Laura Zimmermann exploite actuellement dans son travail les contraintes inhérentes à son nouveau rôle. Elle donne une place centrale à la maternité tout en conservant les caractéristiques communes à toutes ses séries: une énergie offensive et un effacement du contexte.

Ainsi l’absence de sujet, le vide narratif incitent le spectateur à rechercher la faille, le détail expressif qui fournira une clé de lecture. Il en trouvera probablement une multitude, certaines débouchant sur des impasses, d’autres permettant d’échafauder les hypothèses les plus folles. Il imaginera des lendemains de fête se muant en cauchemars, des catastrophes latentes, des crimes ignominieux tout juste perpétrés, des secrets inavouables, des joies superficielles dissimulant mal une profonde détresse…

Sans en avoir l’air, avec des moyens d’une extrême simplicité, Laura Zimmermann se livre ainsi à un travail de sape de nos certitudes trop bien établies, d’une rationalité tranquillisante, du statut même des images souvent insignifiantes dans nos sociétés qui en regorgent…

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