Isabelle Ardevol (IZA)

J’interroge sur les limites de nos systèmes intérieurs, les interactions entre l’impact de l’être humain sur la planète et le mal-être de notre société, notre propre mal-être. Mais c’est plus qu’une interrogation esthétique, c’est une interrogation philosophique et une interrogation technique.
Car, si nous voulons atteindre les objectifs environnementaux définis dans l’Accord de Paris, il nous reste beaucoup à faire. C’est pourquoi je taille mes sculptures dans des blocs de marbre voués à la benne. Souvent ce sont d’anciennes pierres tombales, des pierres oubliées ou des blocs dits «de rebut» auxquelles je redonne sens tout en remettant en question notre société de surconsommation.
Je ne suis pas à la recherche juste d’une sculpture, je suis à la recherche de la symbiose entre sculpture et pierre. Il y a presque un côté gestationnel. De deux entités différentes, naîtra une nouvelle entité, comme un aboutissement de l’une et de l’autre.
C’est aussi une interrogation sur ma propre vie. Une deuxième vie signifie-t-elle l’échec de la première? Une deuxième histoire d’amour peut-elle être aussi belle que la première? Ne pourraient-elles pas être aussi belles, aussi fortes, aussi magiques et juste différentes?
Je cherche un compromis entre la tradition et la modernité, entre un presque académisme du réalisme et la modernité de l’émotion. Mais il s’agit aussi de dualité. Car le beau parfait comme le mal absolu n’existent pas, le noir sans le blanc ne serait rien, ni le rire sans les larmes, et je suis à la recherche d’un équilibre fragile entre ces notions, mais un équilibre vital.

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